ROUFFIGNAC-ST CERNIN DE REILHAC

Histoire

Origine du nom de Rouffignac, période gallo-romaine

Relevé en 1335, le nom de Rouffignac fut d’abord écrit Roffinhac puis, en 1714 Roffignac. L’hypothèse retenue le plus fréquemment serait celle d’une origine gallo-romaine par la présence du suffixe « iacum », sans doute le nom de personne gallo-romaine, suivi de acum : Ruf(finius), variante de Rufinus qui est un nom romain. Le bois de l’Esclaire près de Boujou garderait le souvenir d’un cantonnement d’esclaves, trace de la cité gallo-romaine de Vésone et des villas faisant partie de son territoire. Les esclaves exploitaient les latifundias (grands domaines).

Les voies romaines

Rouffignac se situe non loin des voies romaines. La voie romaine Lyon-Bordeaux qui vient de Brive, passe au nord de Bars et au nord de Rouffignac. On retrouve une trace de cette route à 200 mètres au nord du château de l’Herm.

La préhistoire

La grotte de Rouffignac, appelée aussi Cro de Granville, est située à cinq kilomètres du centre actuel du village. Elle garde les traces d’une vie bien présente. Découverte en 1956 par le Professeur L. R. Nougier, R. Robert, C. et L. Plassard, elle est reconnue pour sa valeur préhistorique. Les gravures et dessins se situent entre le magdalénien moyen et le magdalénien supérieur, c’est-à-dire 10 à 20 000 ans avant J.C., lors d’une période froide. De nombreux animaux y sont représentés : bisons, mammouths, bouquetins, etc. De petits ateliers locaux, entre Rouffignac, les Eyzies, le Moustiers, ont laissé des traces de l’âge de bronze. Dans la forêt Barade, on retrouve des amas de laitier, résidus de fonderie.

Le moyen âge

Du Vème au Xème siècle, des églises sont édifiées autour de la Forêt Barade, c’est la propagation du christianisme. C’est le cas de l’église de St Cernin ou St Saturnin, (évêque de Toulouse) et de l’église St Germain de Rouffignac (évêque de Paris). Le XIIème siècle est une période prospère. Les voies de communication qui traversent la forêt Barade permettent de transporter le charbon de bois et le merrain pour faire les tonneaux. Cette prospérité est arrêtée par les épidémies de peste et la guerre de cent ans. Le XVème siècle voit le développement des forges et moulins. On trouve 7 forges le long du Manaurie et plusieurs moulins à blé, à huile ou à fouler la laine.

La renaissance

Au XVème et XVIème siècle, les Calvimont se partagent le pouvoir. En 1479, Jean, Conseiller du Roi Louis XII, réunit l’ensemble du domaine. Son fils Jean II, Président du parlement de Bordeaux et ambassadeur auprès du roi François Ier, rénove le château de l’Herm. Au XVIème siècle, Bardin de Calvimont est Seigneur du château du Cheylard. L’église de Rouffignac est souvent associée à Jean III de Calvimont dont l’histoire est liée au château de l’Herm construit à la même époque. On lit 1530 sur les médaillons des deux pilastres. L’encadrement du portail est entouré de motifs finement sculptés propres à la Renaissance et ses piliers en hélices sont exceptionnels.

Guerres de religion et révolte des croquants

1562, les guerres de religion vont ensanglanter la région. Puis les paysans se révolteront à trois reprises, en 1594, 1595 et 1637, écrasés par les charges (taille, dime, corvées).

La révolution

Rédaction du cahier des doléances, le 8 mars.

La guerre de 14-18

L’ordre de mobilisation est donné en août 1914. Nos soldats partent affronter les allemands. Ils deviendront « les poilus ». Peu d’entre eux en reviendront. Cette guerre sera terrible, 70 Rouffignacois seront morts pour la France, vers la frontière nord, pour la plupart.

La guerre de 39-45

Comme de nombreux villages en Dordogne, Rouffignac accueille, dès 1939, des réfugiés d’Alsace. Les liens fraternels créés en cette occasion ont donnés naissance, en 1989, à son jumelage avec la commune alsacienne de Binderheim.

Le 31 mars 1944

Le destin de Rouffignac va basculer les 31 mars et 2 avril 1944 : le village sera entièrement incendié lors du passage de la Division Brehmer, à l’exception de l’église et de quelques maisons alentour. Suite à ces événements et à la venue du Général de Gaulle, la croix de guerre avec palmes sera attribuée à Rouffignac le 11 novembre 1948 et remise des mains du Général Duchet.

De nos jours…

Le 1er janvier 1973, la commune de St Cernin de Reilhac est rattachée à Rouffignac qui devient Rouffignac-St Cernin de Reilhac. Cette commune étendue sur près de 6000 hectares est aujourd’hui forte de 1665 habitants. Figurant parmi les communes fondatrices de la Communauté de communes, Terre de Cro Magnon, elle est aujourd’hui la 3ème commune de la nouvelle Communauté Vallée de l’Homme.

Baptême de la Place Simone Veil

Le projet de la restructuration de la Place de la Mairie du Bourg-centre de Rouffignac visait à « moderniser » l’aspect général de cette espace public afin de créer, en continuité des opérations conduites précédemment en faveur des places de l’Eglise et du 31 mars 1944, un troisième lieu de rencontre et de convivialité pour les habitants et les visiteurs, permettant également une mise en valeur du bâtiment de la Mairie, et s’inscrivant en cohésion avec la récente labellisation des infrastructures du bourg au patrimoine architectural du XXème siècle, au titre d’un témoignage de la reconstruction d’un village martyr.

Ainsi, les arbres anciens qui contraignaient l’ouvrage, et dont l’état de certains imposait le remplacement, et le revêtement du sol, totalement minéralisé et dégradé, ont donné place à un espace plus ouvert, végétalisé, agrémenté de nouvelles espèces d’arbres aux futs plus élancés. Une rangée de cinq jets d’eau, éclairés et colorés, viennent apporter une note de modernisme, face à un vaste parterre fleuri, où se détachent la silhouette de l’affrontement de deux mammouths, symbole de la grotte de Rouffignac, ainsi qu’une mosaïque qui dévoile le blason de la commune. La convivialité de cet espace trouve sa réponse dans l’installation de bancs et sièges disposés de manière propice aux échanges, de tables de jeu et d’une aire de pétanque. Le design des nouveaux réverbères, à leds, participe également de l’aspect contemporain de cette place, qui s’intègre parfaitement à la configuration traditionnelle du centre-bourg, et contraste harmonieusement avec l’environnement des édifices plus historiques, tels que la Halle du XVIIIème, restaurée, et l’Eglise du XVIème, rescapée de la destruction du village en 1944.

Pour illustrer cette restructuration innovante, le Conseil municipal a décidé de rebaptiser cette place en lui attribuant le nom d’une haute personnalité de notre République. Voulant honorer, à la fois la mise en valeur de la place des femmes dans notre société, et témoin marquant de la seconde guerre mondiale, dont Rouffignac porte les stigmates, le nom de Simone Veil est apparu le plus pertinent. L’adhésion à cette proposition de ses fils, Jean et Pierre-François Veil, a permis de conduire ce projet à son terme.